Création d’une « zone zéro chômeur »

Nous proposons d’instaurer en Wallonie une « zone zéro chômeur de longue durée » via la création d’entreprises en économie sociale et solidaire, telles les ALE, qui proposeraient aux chômeurs un CDI.

L’idée part de 3 constats.

  • Personne n’est inemployable. Celles et ceux qui sont au chômage, même depuis longtemps, ont des savoir-faire et des compétences. Ils peuvent travailler si l’emploi est adapté.
  • Il y a du travail. De nombreux besoins de la société ne sont pas satisfaits car il n’y a pas de services accessibles correspondants.
  • Il y a de l’argent. La sécurité sociale verse une allocation aux personnes privées d’emploi. La gestion de ses indemnités et de son dossier par l’ONEm et les organismes de paiement, l’activation de sa recherche d’emploi par le Forem représentent aussi une quantité de moyens financiers issus des pouvoirs publics et de la solidarité collective.

Nous proposons de regrouper tous ces moyens pour créer des emplois au service de la collectivité. Le regroupement de l’argent public et de la sécurité sociale pourraient couvrir 70 % du fonctionnement de l’entreprise. A peine 30 % devraient donc venir de la vente de produits et services rendus, par exemple par le biais de titres-services, pour permettre aux chômeurs d’être engagés en contrat à durée indéterminée au salaire légal minimum. 

De telles entreprises ne cherchent pas à atteindre les seuils de rentabilité des autres entreprises du secteur privé. En fait, leur modèle économique rappelle en partie celui du secteur « non-marchand ». Elles ont pour vocation d’autres types services que le nettoyage ou le repassage, mais toujours avec le but d’être utiles collectivement à la population. Ces activités peuvent être des petites réparations domestiques, de la livraison de proximité d’achats groupés de produits locaux, du soutien ou de la garde scolaire, des bibliothèques itinérantes, etc.

Contrairement aux contrôles, à l’activation, la répression, les politiques de sanctions dites de « l’état social actif », les demandeurs d’emploi qui entrent dans ces entreprises le font sur base volontaire, une démarche à contre-courant des pratiques actuelles.

Dans ces « entreprise à but d’emploi », le mécanisme est inversé, on commence par recenser les compétences et les envies des demandeurs d’emploi qui s’y présentent volontairement, puis qui recherchent en fonction de leurs compétences, les travaux utiles qu’ils sont à la fois susceptibles de remplir mais aussi de les réinsérer durablement parce qu’ils/elles apprécient ce travail.

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