La crise de la covid-19 a mis en lumière de façon claire et nette le sort des statuts précaires et des travailleurs les moins bien payés en matière de logement.
Le mois de juillet et ses inondations font ressortir encore davantage le problème récurrent du logement de mauvaise qualité ou (et) en zone fragile, dangereuse. Ce sont nos concitoyens les plus fragilisés qui sont touchés de manière la plus violente.
Le statut de cohabitant est une injustice qui concerne les jeunes, les femmes, les moins diplômés, les personnes en situation de handicap, en un mot les plus précaires. Faut-il encore en remettre une couche, une charge sur ces personnes déjà malmenées ? Le Mouvement Demain estime qu’il est temps de mettre fin aux tracasseries et violences administratives de certaines communes. La dignité humaine est une vraie valeur.
Ce statut doit disparaître car il est injuste et antisocial. Chaque personne a le droit de choisir son mode de vie, sans entraves, dans le respect des lois et de la dignité humaine. Or, le statut de cohabitant est une atteinte à la dignité humaine, tout le monde peut le constater, il suffit de tendre l’oreille aux souffrances et humiliations vécues par les personnes concernées. Toute personne est considérée libre de vivre comme elle l’entend et avec qui elle veut. C’est un droit fondamental.
Le statut de cohabitant pousse également à la bétonisation en multipliant le nombre de logements nécessaires. Vivre à plusieurs permettrait de vivre dans des logements de meilleure qualité, plus vastes, peut-être avec un jardin ou un balcon.
Certains propriétaires, sans scrupule, abusent de cette situation pour louer un bien qui n’a rien d’un logement correct et décent. Cette exploitation de la précarité est une honte de plus dans la lutte contre la pauvreté, voire la misère.
Le manque criant de logements sociaux et publics est une évidence. Le drame que vient de connaître notre Région amplifie ce problème. Parmi les solutions à mettre en œuvre, il en est une qui ne réclame aucune reconstruction, aucune bétonisation, et qui peut s’appliquer rapidement : mettre fin au statut de cohabitant et ainsi faciliter l’accès aux habitats collectifs, sans perte de revenu.
Le gouvernement fédéral vient d’annoncer que les personnes sinistrées qui doivent être hébergées par des tiers après les inondations ainsi que les personnes accueillantes ne seront pas pénalisées au niveau du montant de leurs allocations sociales. Le Mouvement Demain salue cette décision mais estime qu’il s’agit maintenant d’aller plus loin. Le Mouvement Demain soutient le combat pour la suppression de ce statut et déplore que le gouvernement fédéral ne poursuive pas sur la bonne décision prise pour entamer une réflexion profonde sur le coût réel, et en ce compris humain et pas uniquement financier, de ce statut.
Au nom du respect de la personne humaine, quelle qu’elle soit, mais tout autant par pragmatisme face à la pénurie de logements actuelle, notre mouvement réclame la suppression pure et simple de ce statut inique et une individualisation des droits.
Communiqué fédéral du 4 août 2021