Après avoir notamment attaqué le droit du travail, nos pensions, et opéré des coupes sombres dans les soins de santé, le gouvernement fédéral poursuit son travail de sape de nos conquêtes sociales.
Dans le cadre du « Deal pour l’emploi » que prépare à marche forcée le gouvernement de Charles Michel, le ministre Kris Peeters entend faire passer une mesure visant à accélérer la dégressivité du chômage. Retomber en 49 mois au minimum auquel a droit un isolé (soit à peine 1.032 euros par mois), est encore de trop pour « notre » gouvernement des droites.
Le mouvement Demain se demande si nos élus fédéraux se soucient encore de la Constitution de ce pays. En son article 23 celle-ci stipule notamment que « chacun a le droit au travail et au libre choix d’une activité professionnelle ». Or l’objectif de cette mesure est bien de forcer les travailleurs à accepter n’importe quel « job ».
Les politiques actuelles sont totalement incapables d’assurer un cadre de plein emploi sain. Elles refusent de regarder en face une réalité pourtant criante : la productivité horaire a été multipliée par trois les 30 dernières années quand la durée légale du travail n’a quasi plus baissé. Même en multipliant les productions inutiles et en poussant à la surconsommation, il n’y a donc plus assez d’emplois sur le marché du travail.
Plutôt que de prendre ce problème à la source, en pratiquant des réductions collectives du temps d’emploi légal, en instaurant des minimas salariaux assurant une meilleure attractivité des emplois proposés, en veillant à ce que les entreprises consacrent enfin un budget significatif à des formations, en assurant le développement d’un secteur public fort permettant de créer des emplois de qualité et de réguler l’économie, ce gouvernement pratique le harcèlement des travailleurs sans emploi.
Alors que le Portugal fait chaque jour la démonstration d’une possible relance de l’emploi couplée à une amélioration des conditions de travail et à une réduction collective du temps de travail (même si encore modeste et circonscrite), notre gouvernement s’enferme dans son dogmatisme ultra-libéral, créant des travailleurs pauvres, et réduisant les moyens de celles et ceux qui sont privés de leur droit au travail.
Cette politique qui profite à un tout petit nombre au détriment de la majorité des citoyens, nous mènera vers une catastrophe sociale et économique sans précédent si nous ne parvenons pas, avec nos syndicats et toutes les forces progressistes, à la stopper rapidement.