Nul ne quitte son « chez lui » s’il n’y est pas contraint. Ces contraintes peuvent être des guerres, des régimes antidémocratiques, des persécutions, des oppressions sexuelles, des mariages forcés, mutilations et autres horreurs, des effondrements économiques et écologiques.

Les phénomènes migratoires sont par ailleurs parfois instrumentalisés par le système capitaliste afin de faire pression sur les travailleurs et les législations du travail (mise en concurrence afin de pousser à la baisse les salaires et dégrader les conditions de travail)

Cette instrumentalisation par le capitalisme, fait elle-même l’objet de manipulation par les forces politiques d’extrême-droite, les nationalismes, les racismes, pour alimenter une xénophobie ordinaire sur laquelle elles s’appuient pour conquérir un poids électoral supplémentaire. A partir de ces sièges d’élus, ces partis développent des politiques anti-migrants afin de maintenir leur électorat. Ils manipulent l’opinion en faisant croire à une ‘invasion’. Or plus de 80 % des migrations se font dans le pays même ou dans les pays limitrophes. Ces partis s’attaquent aux migrants sans s’attaquer aux causes de leur exode forcé.

C’est pour ces raisons que le Mouvement Demain a soutenu la signature du « pacte mondial pour les migrations sûres, ordonnées et régulières » plus communément appelé « pacte de Marrakech ».

Ce pacte est imparfait à nos yeux, à certains égards liberticides, entérinant une vision encore très utilitariste des migrations. De plus, il n’a aucune valeur contraignante. Mais il constitue toutefois un premier pas important, proposant une lecture positive des migrations qui permettent (ou du moins devraient permettre) un enrichissement mutuel des pays et des populations, tout en réaffirmant le droit souverain des États de définir leurs politiques migratoires nationales.

En conséquence, notre mouvement estime que les droits humains contenus dans la déclaration universelle des droits de l’Homme ne peuvent connaître ni limitation ni restriction, et en particulier l’article 3 : « Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne. », l’article 7 : « Tous sont égaux devant la loi et ont droit sans distinction à une égale protection de la loi. Tous ont droit à une protection égale contre toute discrimination qui violerait la présente Déclaration et contre toute provocation à une telle discrimination. », et l’article 13 et 14 : « 1. Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l’intérieur d’un Etat. 2. Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays. », « Devant la persécution, toute personne a le droit de chercher asile et de bénéficier de l’asile en d’autres pays. ».

Notre mouvement estime également que si l’on veut lutter contre les effets négatifs potentiellement entraînés par des migrations, ce n’est pas aux migrants mais à l’instrumentalisation qui en est faite qu’il faut s’attaquer. La régularisation de la présence des migrants dans nos états a, de tout temps, été la seule façon d’empêcher cette instrumentalisation, car elle en fait des citoyens à part entière et ouvre droits et devoirs au même titre que tout autre résident sur notre sol, y compris en matière de droit du travail et de salaire.

Et que pour éviter que des populations soient contraintes de quitter leur terre, nous devons d’abord et avant tout nous attaquer frontalement à tout ce qui dans nos états est source d’exploitations, d’extorsions, de manipulations, de soutien ou d’armement de régimes anti-démocratiques, de destructions environnementales qu’elles soient végétales ou animales, de changements climatiques, etc. dans les régions du monde d’où proviennent les migrations.

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