Les travailleur.se.s de la santé nous guérissent physiquement et les travailleur.se.s des arts et de la culture nous guérissent des malheurs de la vie… Ces deux secteurs sont maltraités par le capital. La période que nous venons de traverser a été révélatrice de nombreuses situations inégalitaires et de précarité dans ces deux groupes. Il est devenu évident que les conditions de travail et de paie du personnel “des secteurs essentiels” étaient plus que précaires.

Dans ce débat, nous nous focaliserons sur le personnel des soins de santé, en première ligne. Autre confirmation: la précarité du travail dans un secteur culturel à l’arrêt. Pour aborder les contradictions de notre société, nous avons souhaité mettre en dialogue des acteur/trices de ces deux secteurs. Bien sûr, il existe des différences notables entre ces groupes dans la période actuelle: l’un est sur-utilisé, l’autre est en bonne partie empêché de travailler. Le soutien massif de la population aux soignantes a contribué à mettre une pression sur les politiques. Avec une victoire d’étape : 1 milliard a été ré-injecté dans ce service public définancé depuis des années. Les travailleur.se.s des arts et de la culture n’ont pu bénéficier que de mesures à très court terme. Les luttes du personnel soignant ont été sous le feu des projecteurs. Les technicien.ne.s, artistes, groupes de musique, de théâtre se sont aussi mobilisé.e.s, mais souvent sans bien distinguer entre patrons de l’événementiel, stars et travailleur.se.s de l’ombre… Le personnel des soins de santé a une tradition syndicale – celle-ci reprenait de la vigueur avant même la pandémie, les artistes ne sont pas organisés de la même façon, divisés en fédérations professionnelles et avec peu d’actions réellement syndicales.

Le syndicat est souvent perçu par les intermittent.e.s du spectacle comme une grande bureaucratie aux services pas toujours adaptés. Et dans l’autre sens, les organisations syndicales et de gauche ne voient pas souvent la culture, les arts, le cinéma, la musique et l’esthétique comme un enjeu prioritaire. La « convergence des luttes » ne peut que partir de luttes existantes et organisées, qui se soutiennent mutuellement en reliant les combats des un.e.s et des autres contre l’adversaire commun, gouvernemental et de classe.

L’envie de construire des ponts entre les combats traditionnels des gauches politiques et syndicales, ici les luttes concernant la Santé, et le monde artistique est bien réel. L’histoire du siècle passé est riche des amours entre la gauche et les arts…

À notre modeste échelle, avec ce débat nous voulons renouer avec ce fil historique et faire dialoguer acteurs et actrices des luttes de la santé et des arts.

Avec

Céline Lory (FACIR)
Jamie Lee (travailleuse en maison médicale active dans La Santé en lutte)
Une militante du Mouvement des étudiant.e.s et travailleur.se.s des arts en lutte (METAL)
Marc Lancharro Rodriguez (CGSP ALR et La Santé en lutte)

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Une coorganisation du mouvement politique des Objecteurs de Croissance, d’À Contre Courant, de la Formation Léon Lesoil et de l’ACJJ, avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles.