« Nul doute que ce qui se passe à Marseille est un événement politique d’une rare intensité », ainsi titre la presse ; Quatre représentants du Mouvement DEMAIN ont participé à cette première rencontre des forces progressistes à l’appel du Parti de la Gauche européenne.
Pas moins de trente pays étaient représentés à travers une centaine de partis, de pointures politiques, de syndicats, d’associations ou de mouvements enfin en alerte maximale sur les défis politiques et écologiques qui se présentent à très brève échéance.
Cette première édition de l’ « EUROPEAN FORUM » doit être l’étincelle qui enflammera les nombreux fagots de constats délétères qui se sont accumulés en UE et tout autant à l’extérieur de l’Union d’ailleurs, car plusieurs pays non européens y participaient également, mondialisation oblige.
Sur le bucher des vanités financières qui étouffent les peuples, les condamnés sont bien identifiés et ce sont les nombreux gouvernements qui pratiquent des politiques antisociales et toutes les agressions écologiques.
Le premier constat est la dispersion et la diversité des forces progressistes face à l’organisation du capital et à ses moyens. Rassembler les forces de gauche et écologistes afin de construire des axes d’actions qui répondent aux défis fut donc le propos majeur de ce forum.
Comme l’a exprimé Pierre Laurent au titre de Vice-Président du PGE, « faire face à la fuite en avant libérale qui plonge l’Europe entière dans des crises politiques, résister à la montée des extrêmes droites et rassembler toutes les forces pour desserrer l’étau du libéralisme » ou encore « à la recherche d’un agenda transnational de gauche alors que la droite avance » (Katrougalos Giorgos, Ministre des affaires européennes de Grèce).
Intérêt supplémentaire, ce forum ne rassemblait pas « que » des forces politiques mais aussi écologiques, syndicales et citoyennes d’horizons très variés, qui ont conscience qu’elles subissent la même crise systémique (aussi bien au Belarus qu’en Egypte, au Salvador, en Estonie, au Venezuela, en Hongrie, en Finlande ou en Suisse,… et tant d’autre pays présents ou même d’un représentant de la gauche New Yorkaise venu observer l’expérience européenne) et souhaitent construire une société rouge-verte mais aussi inclusive et heureuse.
Durant ces deux journées articulées autour des mots « ensemble » et « convergence », au fil des ateliers et des rencontres, il était question d’une Europe de paix vue comme un « Common » (Transform Europ) dont la dimension est en lien avec les conditions de vie des populations (Die Linke), des conditions de travail (Razen, Pologne) et des droits globaux des peuples de toutes les générations, pas seulement des travailleurs. Avec un salaire minimum, un partage du temps de travail et une couverture sociale réelle.
Avant d’en arriver à ce qui se pratique en Angleterre où les contrats 0 heure sont passés de 250 à 750 mille en deux ans (Left Unity, UK).
Il était question de mieux maitriser l’assistance dont bénéficient les entreprises (Guatemala), soit par ce qu’elles reçoivent directement sans pour autant créer d’emplois ou par ce qu’elles éludent en impôts ou en pillages écologiques.
Il était question du modèle coopératif et de la survie des entreprises locales,… il était question de la nature « qui n’est pas un stock » à la disposition du capital… de la démocratie, de la place des femmes, de services publics… tant de problématiques qui attendent une réponse commune, forte et solidaire.
Ces questionnements qui sont également au centre du travail du mouvement DEMAIN qui est officiellement membre observateur du Parti de la Gauche européenne.
Présent en vidéo, Alexis Tsipras a bien résumé le challenge : « Un changement est possible à condition de reconnecter l’Europe à ses valeurs. Le moment est venu de nous rencontrer et de converger pour élargir une force importante en Europe. On ne peut pas changer l’Europe sans alliance, sans espoir de quelque chose de commun. Le cœur de la gauche européenne bat à Marseille ».
Ce premier forum doit être le début d’un travail collectif qui s’installera dans la durée. « Nous devons clarifier ce que la gauche représente en Europe… Dans le contexte des succès actuels du populisme de droite, nous devons continuer notre lutte pour être une riposte efficace » (Grégor Gysi, Président du PGE et fondateur de Die Linke).
Un manifeste de la démarche commune des « green and progressive forces » en vue du second forum a clôturé les travaux et une déclaration finale « développer un espace de débat, la coopération et la coordination parmi les diverses forces qui croient en un besoin urgent de travailler des objectifs communs et de conduire des campagnes publiques sur des problématiques clefs pour les Européennes ».
FL.