Le rapport Holslag, les informations récentes d’espionnage, les publications et commentaires outrés de quelqu’un qui semble seulement maintenant voir l’ampleur du problème. Et pourtant, ce n’est pas faute d’avoir crié.

Depuis longtemps, militants citoyens et associations essayent de tirer la sonnette d’alarme. Actions symboliques, diffusion d’informations, actions juridiques, actions musclées, appel à l’instance parlementaire, actions sur le terrain. Cela fait plus de cinq ans que ceux qui ont compris agissent.

Dans quel but ? Certainement pas un but de reconnaissance, ni même opportuniste ; être à contre-courant de tous n’a jamais été populaire. Des milliers de citoyens engagés se sont réunis depuis une demi-décennie, voire plus pour militer et protester contre quelque chose qui aujourd’hui fait surface comme un monstre d’un autre âge pourtant bien prévisible.

Il y a eu l’installation d’Alibaba à Bierset, le renouvellement du permis de l’aéroport, le permis Weerts, il va y en avoir beaucoup plus pour atteindre les ambitions d’une région complètement
déconnectée de la réalité. Le master plan 2020-2040 n’est en fait que le précurseur de la chute vertigineuse que notre région est en train de subir.

Où en sommes-nous aujourd’hui ? Pour la première fois, une entreprise a réussi là où toutes les autres ont échoué. Nous recevons aujourd’hui plus que ce que nous pouvons contrôler. Nous recevons plus que ce que nous pouvons envoyer.

Heureusement, un espoir existe. Aujourd’hui la raison semble être retrouvée. C’est ainsi que mardi dernier, au conseil communal de la commune d’Awans, un recours contre le permis octroyé a été demandé.  Si le permis actuel est une autorisation d’extension, une partie de cette extension se fera sur Awans.  Majorité et opposition réunies. Un signe fort qui montre s’il en est encore besoin, que ce permis est un recul par rapport à la première mouture. Recul, pour les riverains, associations et l’environnement, bien sûr il représente une avancée pour Liège Airport. Hormis les associations, les communes, les politiques engagés, nous avons tous et toutes une responsabilité collective dans ce dossier.

Sortir de tout cela ne sera pas facile, mais ce n’est pas impossible. Il est grand temps que la Wallonie fasse des choix plus durables, et ne dirige plus l’ensemble de ses forces dans le transport et la logistique. Le choix des armes n’est pas si évident. Et l’est encore moins quand notre vision politique est de l’ordre de quelques années alors que d’autres ont une vision sur l’existence même d’un peuple déjà millénaire, et que notre planète et son climat comptent en temps géologique.

Une opinion de Luc Joachims

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