Ces dernières semaines, les procédures d’urgence se sont multipliées pour plusieurs gros avions à Liège Airport. Le 19 mars un Boeing 747 de ASL Airlines à destination de New-York opérait une vidange de carburant en mer du nord avant de revenir à Liège, le 4 mai c’était un B747 opéré par Air Atlanta Icelandic à destination de Lagos, le 1er juin le même incident pour le même avion et la même compagnie lors d’un vol à destination d’Accra. Le 22 juin c’était une nouvelle procédure d’urgence pour un B747 de Challenge Airlines à destination de New-York. Et enfin, nous venons de connaître une nouvelle procédure d’urgence avec déroutement au-dessus de la France ce 28 juin pour un B747 opéré à nouveau par Air Atlanta Icelandic.

Si l’on remonte un peu plus dans le temps, notons encore un incident le 5 novembre lors du retour du TF-AMM à Liège, le 27 novembre lors du retour du TF-AMU, le 2 décembre le déroutement du TF-AMC sur Liège lors d’un vol entre Frankfurt-Hahn et les USA, et le 31 janvier dernier avec le TF-AMA opéré par Air Atlanta Icelandic pour le compte de Saoudia Cargo qui a « défuellé » en mer avant de revenir en urgence à Liège avec « des habitants de l’entité de Bierset réveillés en sursaut par un bruit assourdissant d’explosions et des témoins oculaires d’un des réacteurs en feu » selon un article de la télévision locale RTC.  Notons enfin le déroutement sur Liège Airport d’un B747 de Longtail Aviation le 20 février dernier, avion qui avait perdu des parties de moteur après le décollage à la suite d’une explosion, diverses pièces métalliques tombant à proximité du village de Meerssen, des voitures étant endommagées, un débris blessant même une personne selon un porte-parole du service d’incendie local.

Face à la multiplication de ces incidents, le mutisme des autorités et des responsables de l’aéroport est total. Pour Pierre Eyben, co-porte-parole du mouvement éco-socialiste Demain : « Au-delà des conséquences sur la santé des riverains en raison du bruit et des polluants rejetés par les avions, au-delà des conséquences environnementales de la croissance inconsidérée de cet aéroport, ceci pose sérieusement la question d’un risque accru d’accident grave ».

Le Mouvement Demain note qu’en dépit des déclarations d’intention, les vols « sauts de puce » (notamment entre Maastricht et Liège) se poursuivent, que malgré la mobilisation populaire croissante, aucune réflexion n’est ouverte sur l’interdiction de certains avions particulièrement bruyants ou sur la fermeture de l’aéroport entre minuit et 6h du matin pour sauvegarder la santé des riverains. Ajouté à l’absence de mesures face à ces incidents répétés, tout cela laisse l’impression d’un laisser-aller total au nom de l’emploi, un emploi certes important mais qui pose de nombreuses questions (quantité, pérennité, impact négatif sur le tissu économique local, coût des investissements publics par emploi créé,…).

Un véritable débat sur l’extension de l’aéroport et ses conséquences sociales, écologiques et sanitaires est plus que jamais nécessaire.  C’est pour cela que nous soutenons la pétition lancée en sens par la plate-forme A Contre Courant (Lien) qui a déjà recueilli plus de 400 signatures.

Nous estimons que la question de la sécurité doit également désormais être prise en compte alors que des appareils pour certains très âgés (plus de 30 ans) et manifestement problématiques atterrissent et décollent de Liège chaque jour, et que l’on note désormais plus d’un incident par mois.

Communiqué du 1 juillet 2021

LIEN (communiqué en pdf) : Communiqué sur les incidents à Liège Airport (1 juillet 2021)

Illustration  : Le Boeing 747 (TF-AMU) de Air Atlanta Icelandic, un avion de 22 ans qui a connu des incidents nécessitant une vidange de carburant en mer les 4 mai et 1er juin dernier.

 

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