Le 29 juin 2017, la Ville de Namur votait en faveur d’un « règlement relatif aux pôles urbains ». Sous cette appellation innocente, se cachait une interdiction à toute personne de demander aide et/ou assistance dans les rues les plus commerciales du centre-ville.
Le 20 juillet, l’abri de nuit fermait pour une période de quatre semaines, au lieu de trois, jetant les usagers de ce service social à la rue, sans possibilité de repos, de douche, d’un café du matin.
Tous ceux qui ont voté pour ce règlement étaient parfaitement au courant de cette malheureuse simultanéité. Ce n’est donc pas un procès d’intention de déclarer que cette mesure s’attaque aux plus fragiles en toute connaissance de cause, qu’elle est discriminatoire et inhumaine. De la politique de caniveau.

Namur est en chantier partout. On investit (dans un téléphérique), on rénove (de vieilles tours), on creuse (des parkings), on construit (des habitations hors de prix), on spécule (plus de 2000 logements vides) mais pas pour ceux qui en auraient le plus besoin. 3000 personnes sont sur liste d’attente pour un logement social, 700 sont à la rue.
On gesticule beaucoup à l’échevinat de la Cohésion sociale, de l’Égalité des chances, du Logement et de l’Urbanisme, mais rien ne bouge, nulle part. Le projet d’hébergement « La Passerelle » a été enfoui et Housing First peine à trouver des logements pour son projet.
Ici, dans la capitale de la Wallonie, on cache ses pauvres, on les rejette en périphérie du regard, parfois, même, on les décrète illégaux.

Le 13 août, des « Mendiants d’Humanité » vont ouvrir un bâtiment public et l’occuper pour attirer l’attention des citoyens, de la presse, des politiques. Ils auront d’abord vérifié que le lieu est sûr et stable. Pas question de se blesser ou de passer à travers le plancher. Ils vérifieront aussi s’il est équipé d’eau, d’électricité voire même de gaz.
Toute personne sans abri pourra ainsi se loger, dans le respect des lieux et de ses occupants, en attendant la réouverture de l’abri de nuit. Et plus si affinité.
Un squat, c’est une communauté autonome, qui a ses règles internes. C’est aussi un lieu d’échange riche, une zone où l’argent n’a pas cours, une expérience de démocratie participative.
Un squat ça vit de ses habitants, ça rit, ça crie, ça cuisine, ça se dessine grâce à tous ses membres. Au risque de chatouiller notre gouvernement de droite et le projet de loi de Koen Geens.

Dans une ville qui reste sourde aux appels de ses citoyens , il est parfois bon d’être radical. Le Mouvement Demain soutient cette initiative de réappropriation d’un bien public par des sans-voix qui revendiquent le droit à un logement pour tous. Nous y voyons une opportunité d’apprendre à vivre autrement, en dehors du rythme imposé par une société, où le seul pouvoir laissé au citoyen est le pouvoir d’achat.

Communiqué du Mouvement Demain Namur du 13 août 2017

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