Une opinion de Pierre Eyben (parue également sur son blog)
Parmi les horreurs de l’accord au Fédéral intervenu hier, il y a la privatisation annoncée de Belfius. Alors que la banque sauvée en 2008 par l’Etat se porte mieux et prévoit une croissance de ses bénéfices de 43 % d’ici 2021, l’immuable logique ultra-libérale est à l’oeuvre : faire supporter les pertes au public mais privatiser les bénéfices.
Les nouveaux actionnaires visés ne sont pas les « bons pères de famille » dont se réclame pourtant Monsieur Michel, mais des hedge funds, majoritairement étrangers. Il faut dès lors préparer la mariée car ceux-là en veulent toujours davantage… L’année dernière, Belfius a versé 215 millions d’euros à son unique propriétaire, l’Etat, soit 40% de son bénéfice. Mais cette proportion, pourtant déjà coquette, est moins élevée que celles que pratiquent les grandes banques comme ING, KBC ou BNP Paribas. Belfius se prépare dès lors à la relever, pour la situer dans une fourchette allant de 50 à 65 %.
La privatisation de Belfius n’est pas seulement injuste vis a vis du contribuable belge, elle est également dangereuse. En tentant d’augmenter ses bénéfices et en comprimant l’investissement pour maximiser les dividendes reversés, Belfius, la banque de nos communes, reprend progressivement le chemin qui a conduit à la crise bancaire de 2007-2008.
Soutenons l’initiative Belfius est à nous !