Lors de son congrès le 22 octobre 2017, le Mouvement Demain a tenu à adopter une position commune concernant le scrutin communal. Pour notre mouvement écosocialiste, la commune a un rôle central à jouer car elle constitue le pouvoir politique le plus proche du citoyen.  Elle gère (ou cogère) des matières cruciales telles que le logement, l’enseignement, la sécurité (police de proximité), la santé ainsi que l’accès à l’eau et à l’énergie (via les intercommunales), la mobilité, les loisirs, la culture, etc.

A l’heure où le dégoût de l’action politique est important, à l’heure où les libertés individuelles sont bousculées, notre conviction est que la reconquête démocratique et citoyenne qui est au cœur de notre projet passera par l’échelle communale. Il n’est pas d’implantation réelle dans le paysage politique pour une formation qui soit dépourvue de racines locales. Pour Demain, cette implantation passe en premier lieu par la constitution de régionales et de locales du mouvement.  Mais une manière complémentaire importante d’ancrer notre présence locale et de rendre visible notre projet consiste à participer aux élections communales afin de dialoguer avec la population, et si possible d’obtenir des élus locaux dans diverses communes et de les faire travailler dans une même cohérence. Bref, il s’agit de faire la preuve très concrètement qu’une autre politique est possible.

Il est important pour Demain de se demander comment atteindre cet objectif, qui constituerait en outre une porte d’entrée utile vers les élections régionales, fédérales et européennes de 2019, sans diluer son message (dans la mesure où cela demandera parfois de travailler avec d’autres formations politiques afin d’atteindre le seuil électoral).

En raison de réalités locales parfois très différentes, et dans la logique de fonctionnement décentralisé qui prévaut dans notre mouvement et se traduit dans ses statuts, les stratégies communales reviennent prioritairement aux régionales et locales (lorsqu’elles sont constituées).  Il est toutefois essentiel de leur assurer une cohérence à l’échelle du mouvement. Nous avons donc fixé une série de critères communs pour valider une éventuelle participation à une échéance communale en 2018, soit :

  • Préférer la qualité à la quantité. Sélectionner des communes sur lesquelles nous avons une petite implantation et présentant potentiellement un terreau favorable pour envisager décrocher des élus.
  • Ne former des alliances électorales, si celles-ci doivent avoir lieu, qu’avec des formations se positionnant dans le champ de la gauche et sensibles aux enjeux démocratiques et environnementaux. Idem pour la participation à des listes citoyennes.
  • Refuser la participation à tout exécutif, si celle-ci doit se présenter, avec des formations de droite. Favoriser les majorités les plus à gauche possibles.
  • Conditionner notre participation à toute liste à l’obtention d’une série de points de programme issus de la liste de nos priorités communales reprises ci-dessous.
  • Ne pas participer à des listes contenant des points de programme opposés à nos priorités communales
  • Ne pas participer à des listes dans lesquelles l’appartenance au Mouvement Demain de nos candidats ne pourrait être affichée et du matériel propre être produit si nécessaire
  • Assurer, via la rédaction préalable d’une charte de l’élu à faire signer à nos candidats, que nos élus éventuels répondront aux conditions établies par notre mouvement (pourcentage des émoluments reversés au mouvement, participation régulière aux réunions du mouvement afin de rendre des comptes, action politique en adéquation avec celle du mouvement)

Congrès du 22 octobre 2017 du Mouvement Demain à Liège

Si les réalités communales peuvent être très différentes, le Mouvement Demain souhaite toutefois assurer en outre la cohérence du discours de ses éventuels candidats, en organisant pour eux une courte formation sur nos priorités communales et en insistant sur leur participation.

Enfin, en terme de contenu et de programme, nous avons arrêté une série de priorités communales :

  • La promotion de la participation citoyenne via l’instauration de budgets participatifs. Dans les grandes communes, la constitution de conseils de quartier.  La pratique pour partie du tirage au sort pour désigner les personnes gérant ces budgets participatifs.
  • La promotion active des monnaies complémentaires locales dans les communes où celles-ci existent (potentiellement en versant au personnel communal un complément de salaire en monnaie complémentaire) comme outil de relocalisation de l’activité économique et de défense du commerce de proximité.
  • La promotion active de la RCTT (réduction collective du temps de travail) via l’instauration d’une diminution (même symbolique) du temps de travail pour le personnel communal et des intercommunales auxquelles elles participent lorsqu’une majorité peut être trouvée en ce sens.
  • Une politique volontariste et plus transparente tendant à assumer les besoins des CPAS et de l’action sociale.
  • Un meilleur financement des loisirs (notamment les infrastructures récréatives et sportives) et de l’accès à la culture (notamment un financement mieux réparti entre grandes et petites institutions).
  • Un projet pédagogique favorisant la citoyenneté dans les établissements scolaires dépendant de la commune.
  • Des mesures concrètes visant à l’augmentation de la part modale de la mobilité douce et des transports en commun.
  • L’instauration de mesures concrètes permettant des communes plus ouvertes à la jeunesse, en s’appuyant sur les Maisons des Jeunes dans les communes où elles existent.
  • L’instauration systématique de clauses sociales et environnementales dans les marchés publics passés par la commune.
  • Une politique « Communes hors traités de libre échange ».
  • La transparence de l’action politique via l’instauration d’une commune « open data » et la diffusion en streaming des conseils communaux.
  • Une politique active du droit au logement comprenant notamment l’instauration au niveau communal d’un pourcentage de logements sociaux supérieur à 10% et la promotion des agences immobilières sociales dans les communes où elles existent.
  • Une politique foncière communale active (via une régie communale lorsqu’elle est présente) visant à assurer une cohérence de l’urbanisation, de la mixité sociale, et luttant contre la spéculation immobilière et les logements et bâtiments inoccupés.
  • Une politique de la santé active, via les cantines scolaires et la promotion de ceintures alimentaires, via une politique d’analyse de la qualité de l’air dans les villes.
  • Tant en zone urbaine que rurale, préservation des espaces verts et des espaces naturels collectifs.
  • La volonté d’ouvrir une réflexion sur les nécessaires solidarités supra-communales (entre communes riches et pauvres) et sur le sous-financement actuel des communes.

Ceci est le cadre que nous nous sommes fixés.  Notre objectif est d’avoir dès 2018 de premiers conseillers communaux écosocialistes en Wallonie et à Bruxelles.  C’est un objectif ambitieux pour une petite formation politique comme la nôtre. Nous aurons dès lors besoin de toutes les énergies rouge-vertes disponibles : aide de terrain (distribution de tracts, collages,…), aide financière à la campagne (dons, activités « benefit »,…), partage de compétences diverses. Si vous êtes solidaires de notre projet, n’hésitez pas à prendre contact avec nous !

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