Après le vote en 2014 d’un règlement anti-mendicité qui avait légitimement été mis en cause lors du décès en rue d’une personne sans-abri « qui avait épuisé son quota de nuitées à l’abri de nuit »*, et après la promesse du Vice-Premier ministre wallon et Bourgmestre PREVOT, en avril 2015, « qu’il n’y aura pas de nouveau règlement anti-mendicité »** la ville de Namur s’illustre une fois de plus en votant un nouveau règlement anti-mendicité. Celui-ci est d’application depuis le 1er juillet, et pour une durée de trois mois. Parmi la majorité namuroise, Écolo s’est opposé à ce règlement ; quant au CDH et au MR, ils se sont exprimés en sa faveur par 25 voix pour.

Pour se défendre d’une nouvelle erreur, la limitation dans le temps a été appliquée. On voit bien que Namur a appris de ses erreurs.

Cette limitation est étalonnée sur une période de vacances scolaires. Les mandataires communaux voudraient-ils cacher aux touristes la pauvreté qui existe à Namur ? Si tel est le cas, ce règlement ne risque-t-il pas de revenir les prochaines années, au mois de juin. Alors qu’en même temps, la ville ne traite pas le mal à la racine, ni en soutenant convenablement le travail associatif de réinsertion, de relogement, ni par un travail de protection des victimes de la traite des êtres humains parfois prises dans des réseaux mafieux de mendicité organisée.

Suite à l’évacuation violente de dix tentes dans lesquelles les mendiants logeaient, sur la Place d’Armes, le samedi 8 juillet***, une réunion entre les responsables politiques et les mendiants a abouti aux mesures suivantes****:

  • le règlement discriminatoire reste d’application,
  • du 22 juillet au 22 août, cependant, la mendicité sera tolérée sous certaines conditions de conduite (ne sont pas admis : entrave de la circulation, la traite d’êtres humains et d’être alcoolisé sur la voie publique).

Alors, quoi de plus simple de déplacer le véritable problème, tout en ne prenant pas ses responsabilités ? Concrètement, il s’agit de la face visible du traitement de la pauvreté. A l’instar de l’iceberg, le pire de la violence est caché. Nous posons donc une série de questions.

Au lieu d’exclure les mendiants, la ville de Namur ne devrait-elle pas les intégrer ? La ville ne pourrait-elle pas lutter efficacement contre la pauvreté au lieu de mettre une minorité en marge de la société ? Pourquoi n’y-a-t-il pas un quota de logements sociaux mis au service d’un projet de réintégration ? Pourquoi n’y a-t-il pas suffisamment de personnel de terrain pour entretenir une relation et un soutien continu à ses populations en difficulté ?

Une telle politique ne peut augurer qu’un funeste avenir pour la politique de la ville, sans aucun doute à l’image de la future politique sociale de la nouvelle majorité en région wallonne….

Invitation à signer la pétition suivante : « Mr Maxime Prevot Bourgemestre de la ville de Namur et son collège communal: Annulation du règlement anti-mendicité de la ville de Namur » 

Damien Trapac, pour le Mouvement Demain

* « Décès d’un SDF à Namur : le règlement communal pointé du doigt« . – Dans : La Libre Belgique (18 mars 2015).

**« Namur: il n’y aura pas de nouveau règlement anti-mendicité« . – Dans : RTBF (9 avril 2015).

***« Namur : évacuation très violente des mendiants (vidéo)« . – Dans : L’Avenir (8 juillet 2017).

****« La Ville de Namur assouplit son règlement anti-mendicité: les mendiants ne lâchent pas« . – Dans : L’Avenir (10 juillet 2017).

Share This