Qui veut mourir pour le gouvernement de Kiev ? Combien de Belges en âge d’aller se battre savent placer Kiev sur une carte ? Et si l’on faisait de la paix la seule option ? Et si l’on disait “stop” à la logique va-t’en-guerre de l’OTAN et des Etats-Unis ?
Pour comprendre comment nous en sommes arrivés à cette situation explosive, le Mouvement Demain propose une remise en contexte historique. Suite à l’effondrement de l’Allemagne nazie, l’Europe s’est divisée en deux, s’alignant à l’ouest sur un leader… extra-européen. Que l’on approuve ou pas cette ligne de fracture, elle obéissait à une logique, chacun des blocs voyant en l’autre un ennemi.
Avec la réunification de l’Allemagne, les choses ont commencé à bouger. L’extension de la participation à l’alliance militaire de la partie occidentale du pays (RFA) à la partie orientale du pays (ex-RDA) avait été acceptée par les Soviétiques, moyennant un engagement mou de l’Alliance atlantique de ne pas pousser plus à l’est, et beaucoup d’argent. Dès l’effondrement de l’empire soviétique, l’OTAN a profité de la faiblesse relative de la Russie pour étendre son périmètre vers la frontière russe, quasi partout dans son ancienne zone d’influence, sauf en Ukraine. Cette situation reste au centre d’un affrontement larvé entre les États-Unis et la Russie.
Avec la disparition du bloc « communiste », la raison d’être de l’OTAN a disparu. Reste un concept aussi flou de défense atlantique que celui de défense européenne : pas de politique étrangère commune, pas de défense commune sensée. L’illusion européenne souligne en plus l’illusion atlantique. Les « stratèges » favorables à l’OTAN ont pourtant donné une nouvelle signification au mot « défense » en intervenant en dehors de ses frontières, d’abord en ex-Yougoslavie et puis, surtout, en Afghanistan, avec le succès que l’on sait.
Les États-Unis refont aujourd’hui une musculation provocante à l’égard de la Russie en Ukraine. Ils reprochent aux Russes de faire des mouvements de troupes dans la Région alors que les Américains sont eux occupés à déployer leurs troupes et celles de leurs proches alliés sur un territoire étranger, en dehors du territoire de leur alliance, et frontalier de la Russie. La presse anglo-saxonne en fait des comptes-rendus partiaux, relayés par des perroquets dans la presse écrite et audiovisuelle belge. On doit se demander ce que la Belgique fait dans cette galère. La réponse est simple : elle n’a rien à y gagner et tout à perdre. Elle peut se trouver embarquée dans un conflit aux côtés d’un allié qui n’est pas fiable (voir la démonstration faite par Trump) et qui n’est même pas un pays voisin, susceptible donc de souffrir des mêmes désagréments que nous.
L’obligation d’appartenir à l’OTAN n’est pas une malédiction européenne. Sans compter la Suisse (hors UE) et la Suède (plus ou moins dans l’UE), dont la neutralité est garante de leur florissant commerce d’armes de guerre, l’Irlande, la Finlande et l’Autriche nous montrent que l’appartenance à ce club de va-t’en-guerre n’est aucunement une nécessité. Nous non plus n’avons rien à y faire. On n’a pas « fait l’Europe pour assurer la paix » pour nous engager ensuite dans un engrenage militaire dont nous ne maîtrisons rien. Allons-nous en !
Une analyse du Mouvement Demain