Au Salvador, la démocratie s’est instaurée grâce à un processus de paix qui a mis fin à un très dur conflit armé. Le président Bukelé vient de la mettre en grand danger en procédant ce dimanche 9 février, à une occupation du Parlement national par l’armée et la police, en y faisant une harangue messianique se faisant passer pour l’interprète de Dieu, et en tentant de faire passer de force une loi budgétaire permettant d’endetter le pays davantage.

L’argument qui lui sert de prétexte, est le refus de ce parlement de voter un emprunt pour financer un programme de lutte contre le crime organisé… Le même genre de programme qui finalement revient à financer des secteurs de ce même crime organisé et donne carte blanche à des forces de sécurité. Le Parlement est tout à fait prêt à défendre une réelle lutte contre le crime organisé. Il s’agit ici d’un prétexte pour pouvoir s’octroyer des fonds, instaurer une dictature, et polariser les prochaines élections en criminalisant les députés et les futurs candidats du parti FMLN (1).

Le mouvement DEMAIN condamne cette tentative de coup d’État au profit du président Bukelé et appelle à ce que cesse ses menaces à l’encontre des députés élus démocratiquement. Il demande à l’UE et à la Belgique de condamner clairement ces entraves à la démocratie, et d’exiger le respect de la séparation des pouvoirs et de la démocratie. Si le Président continue à faire pression sur le Parlement et continue à tenter de se substituer à lui, l’Union européenne devrait appliquer au plus tôt la clause démocratique de l’accord de libre-échange qui lie l’UE et l’Amérique centrale.

Communiqué fédéral du 11 février 2020

(1) FMLN: (Frente Farabundo Marti de Liberacion Nacional)

Mouvement de libération nationale qui menait cette lutte par les armes, mais qui s’est transformé en parti politique (Frente Farabundo Marti de Liberacion Nacional) par suite des accords de paix de Chapultepec (1992) et ont gagné les élections en 2009. Le FMLN a perdu les élections en 2019.

 

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