Ce n’est pas sans une certaine consternation que nous avons appris la décision du CA d’Enodia, et ce avec l’aval de leurs administrateurs MR, PS et ECOLO, de vendre 51% de la filiale VOO. Le Mouvement Demain considère que cette décision constitue une faute politique grave de la part de ces trois partis.

Nous dénonçons premièrement le choix de l’acheteur.  Le fonds américain Providence Equity Partners est en effet un acteur purement financier. Le dernier exemple de revente d’un grand acteur public belge à un opérateur de même nature a été BPost au fonds d’investissement CVC Capital Partner, avec le résultat catastrophique que l’on connait.  La perspective de ces investisseurs est de dégager un profit maximum à court terme. Ceci passera par des coupes sombres en interne, et par la revente rapide ainsi que ces fonds en sont coutumiers. Les promesses d’emploi local feront évidemment très vite long feu.

Nous dénonçons deuxièmement le fait que l’entreprise semble être bradée.  Le prix attendu selon la RTBF, valorise l’entreprise entre 700 et 970 millions d’euros alors que Telenet était disposé à en offrir 1.3 milliard, qu’une offre supérieure de 20% était promise, et que la banque Rothschild estime, dans un rapport, sa valeur totale à au moins 1,6 milliard d’euros.

Pour le Mouvement Demain, la propriété publique des entreprises rendant à la population des services d’utilité universelle, constituant des monopoles naturels, ou présentant une nature stratégique relève des fonctions régaliennes de l’Etat au sens large, et que tel est le cas de notre réseau de câble et de fibre.

Même d’un point de vue strictement financier, nous estimons que les communes et la province propriétaires n’ont aucun intérêt à procéder aujourd’hui à la revente de cette entreprise qui après avoir largement investi (notamment en ponctionnant dans les marges de RESA) est au seuil de la rentabilité.

Nous demandons que soit mis fin immédiatement à la privatisation de la société VOO.

Nous demandons d’étudier la mise en œuvre d’un dispositif légal visant à protéger le câble en tant qu’actif public à l’instar des garanties prévues pour les GRD électricité et gaz, comme le recommandait la commission d’enquête ;

Nous proposons de créer (sur le même modèle que RESA) une nouvelle intercommunale pure pour gérer le réseau du câble (et de la fibre) wallon qui constitue un monopole naturel et un enjeu stratégique

 

Communiqué fédéral du 21/12/2019  – Contact :  Thierry Maniez – Mail: th.maniez.62@gmail.com –  Tél: +32 494 53 31 50

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