Ah, les vacances ! Le traditionnel chassé-croisé des juilletistes et aoûtiens sur la route du soleil, les peaux bronzées, le farniente… la belle vie quoi ! Les vacances, c’est aussi le moment idéal pour faire une pause dans les travaux politiques. Mais si, vous savez, la pause annuelle des parlementaires et des ministres. Toute la Belgique est occupée à se badigeonner de crème solaire… Toute ? Non ! Une ministre poursuit bel et bien l’avancée de ses réformes libérales dans l’enseignement, contre l’avis de tous les syndicats et des professionnels de la pédagogie. Naturellement, les profs ne le savent pas : ils sont en vacances ! Et tandis que Caroline Désir détruit le système scolaire en y appliquant des décrets budgétaires dignes des entreprises privées et du marché de la concurrence, c’est la Wallonie toute entière qui trébuche si près du but d’instaurer une filière industrielle solide. Vous vouliez des masques chirurgicaux produits localement ? Flop total ! On met la clé sous la porte : la Wallonie ne produira rien. Par manque de volonté politique, sans aucune doute.

Remarquez, on s’en fiche un peu, c’est les vacances ! L’occasion de se vider l’esprit avec un bon bouquin, au bord de la piscine. On a tous le droit à une pause, c’est notre Premier Ministre qui l’a dit ! Lui, Alexander De Croo, il s’octroie même « une pause environnementale ». Pendant que la terre brûle. Pendant que l’Europe du sud lutte contre les incendies de forêt, de plus en plus fréquents et de plus en plus destructeurs, rapport aux sécheresses devenues naturelles en 2023. D’ailleurs, pendant cette « pause environnementale », il y en a une qui ne prend pas de vacances : c’est notre planète. Ce 2 août 2023 marquait le jour du dépassement. Depuis cette date, l’humanité a consommé toutes les ressources renouvelables que la Terre peut produire cette année pour pouvoir se régénérer. Nous sommes donc entrés en dette. Comme chaque année, de plus en plus tôt.

Heureusement, certains n’en prennent pas, des vacances. C’est le cas, à l’autre bout du continent, des partisans de la révolution en cours en Fédération démocratique du nord de la Syrie, aussi appelée le Rojava, où la volonté politique est claire et ferme : instaurer une société démocratique, égalitaire, féministe et écologique. C’est aussi le cas de tous ces artisans, paysans et militants qui ont organisé leur Petite Foire Paysanne pour promouvoir l’agriculture biologique et locale. Diminuer l’impact du réchauffement climatique, c’est d’abord et avant tout changer l’activité économique. L’agriculture est responsable, en Belgique, de 11% des causes du réchauffement climatique. Il est donc temps de passer à un modèle écologique et rémunérateur !

Nous aussi, au Mouvement Demain, nous faisons notre part du travail, en proposant dans une vidéo largement partagée sur les réseaux sociaux cinq solutions politiques à la crise climatique en matière d’agriculture. Et comme les réseaux sociaux, c’est surtout un champ de bataille d’influence, la vidéo s’est vite retrouvée dans des bulles de réseaux d’anti-bio, anti-gauche, antiscience, anti-respect, anti-tout-ce-qui-est-basé-sur-la-raison. Beh oui, les lobbys du pétrole, de la chimie, de l’agriculture industrielle, du profit et du capitalisme ne prennent pas de vacances !

Ah, les vacances ! Les Belges se prélassent à la plage (pour celles et ceux qui en ont les moyens), mais ne tombez pas dans le piège. Tout le monde prépare sa rentrée. Objectif : les élections de 2024 ! D’ailleurs, au Mouvement Demain, ça bosse dur : nous avons commencé le travail d’écriture d’un programme global pour l’avenir de la Belgique dans un monde bouleversé par le réchauffement climatique. Vous voyez, nous, la volonté politique, on l’a ! Si vous voulez nous aider, soyez les bienvenu·es ! La campagne est lancée. Rendez-vous aux élections.

Nota bene : Retrouvez avec chaque éditorial, une illustration originale de notre amie Frédéricque Bigonville

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