La situation sanitaire actuelle démontre, s’il le fallait encore, que les politiques d’austérité de ces 30 dernières années ont des conséquences dans la vie de nos concitoyen-nes. « L’austérité tue » n’est pas qu’un slogan ! C’est une réalité. Les soignants malades, le manque de masques, le non-dépistage et donc les morts par centaines qui s’annoncent sont une conséquence directe de l’austérité et de l’incapacité du politique à anticiper. Des comptes seront demandés une fois le confinement levé. Des plaintes pénales sont en court de rédaction. Les forces vives de ce pays, comme un peu partout en Europe, se mettent en ordre de marche.

Regarderons-nous, comme souvent, les mouvements et manifestations d’un œil goguenard, ou y prendrons-nous enfin part ? Participerons-nous, en laissant faire sans rien dire, à la curée prévisible, aux drames sociaux qui s’annoncent, à la recapitalisation des banques, aux cures d’austérités, etc ?

Ou relèverons-nous enfin la tête pour exiger un monde plus juste, une société inclusive, une véritable égalité femme-homme, une revalorisation salariale conséquente pour tous ces métiers de première ligne que nous découvrons essentiels alors qu’ils ont été si longtemps méprisés, une production relocalisée écologiquement responsable, une fiscalité réellement progressive, une démocratie efficace et la plus directe
possible, etc ? Bref, serons-nous des luttes à venir ou regarderons-nous depuis le balcon ? Pensez-vous que nos chers politiques n’ont pas déjà pensé à nous faire payer leur Xième crise ? Bien sûr que si. Et c’est là que la solidarité envers les luttes sera essentielle.

Les politiques d’austérité que nous subissons depuis tant d’années ont été imposées pour financer les baisses d’impôts, les baisses de « charges » (en fait de cotisations sociales, qui sont une partie de NOTRE
salaire), les plans d’aides aux banques et aux marchés financiers et se chiffrent à l’échelle européenne à plusieurs milliers de milliards d’euros depuis la crise de 2008. Le résultat ? Ces mêmes marchés ont
développé des bulles spéculatives, entre autres sur le pétrole, sur les obligations d’entreprises, c’est à dire sur des valeurs en plein krach à l’heure actuelle. Les économistes, sur base des chiffres de la production en recul de 30 à 80%, estiment qu’une récession mondiale plus sévère qu’en 2008 est plus que probable (1). La fin du confinement risque fort d’être le début de plans de licenciements et de mesures d’austérité encore plus dures. Nos vies, nos emplois, notre accès à la santé, à un logement, voire des besoins plus élémentaires encore, vont dépendre de rapports de force, c’est à dire de la mobilisation des citoyen-nes contre les responsables politiques et économiques qui se préparent déjà en ce moment à nous faire payer cette nouvelle crise.

Et se posera inévitablement la question de quel type d’économie nous voulons. Une économie au service de la finance ou une économie au service de l’Humain ?

A vous retrouver dans les nombreuses luttes post Covid qui s’annoncent. Et en préalable, je vous invite à signer et partager cette pétition émanant d’acteurs-trices des soins de santé :

Des soins de qualité pour tous / Kwaliteitsvolle zorg voor iedereen

Une opinion de Raphaël PILETTE

(1) HuffingtonPost, blog de Jean-Luc Ginder, économiste.

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