Le mouvement écosocialiste Demain se dit très inquiet pour l’intégrité physique du belge Maxime Ramirez, membre de ce mouvement, ainsi que pour celle des autres membres de la délégation d’observation des élections dont il fait partie. Il demande que les partis, les gouvernements de Belgique et la diplomatie belge interviennent face à ces menaces, et aux abus des autorités de Bolivie qui coordonnent leur action avec des milices d’extrême droite.

Malgré le fait que la délégation d’observation du Parti de la Gauche Européenne a été officiellement accréditée pour observer les élections par le Tribunal Suprême Électoral, ses membres ont été harcelés et menacés dès leur arrivée par les « services de sécurité » aux ordres du ministre Arturo Murillo, ministre de l’intérieur et partisan de la méthode forte du gouvernement de transition qui pris le pouvoir en Bolivie après que le Président Evo Morales ait été forcé à quitter le pouvoir par le chef de l’armée, au terme du processus électoral de 2019. Le ministre Murillo a ensuite menacé publiquement et nommément divers membres de la délégation lors d’un discours dans une ville secondaire du pays. Leurs photos, prises par les autorités lors de leur arrivée à l’aéroport, et l’adresse de leur résidence à La Paz, ont été divulguées aux milices d’extrême-droite de Bolivie et du mouvement VOX d’Espagne. Ceux-ci ont bombardé de menaces les réseaux sociaux et les sites internet des membres de la délégation, les exposant à des agressions imminentes.

Le mouvement Demain s’inquiète vivement aussi du manque de réaction des partis belges face à la situation en Bolivie en général, considérant les menaces à l’intégrité physique des journalistes indépendants et des membres des partis d’opposition, surtout ceux du parti MAS dont les candidats, M. Luis Arce et M. David Choquehuanca, proches de l’ex-Président Evo Morales, sont donnés favoris par la plupart des instituts de sondages.

Ce samedi Mme Maria Teresa Mola Sainz, observatrice des élections, a déclaré que l’armée bolivienne est utilisée de manière « choquante » durant ce scrutin, notamment pour le transport sans contrôle des actes reprenant les résultats électoraux. « Je crois que le système antérieur, utilisé lors du scrutin de 2019, quand on envoyait directement les photos des actes avant leur transport, était bien meilleur » a déclaré Mme Mola Sainz, « car nous savons tous qu’entre le moment où une chose part d’un endroit et arrive à un autre il peut se passer bien des choses”.  Hier soir, la ville de La Paz a été militarisée par le ministre Murillo.

Le mouvement Demain rappelle que les autorités belges régionales et nationales ne manquent pas d’instruments multilatéraux et bilatéraux pour amener les autorités boliviennes à respecter l’État de droit, en particulier la volonté des électeurs et l’intégrité des journalistes indépendants et des membres de l’opposition. Notamment du fait que la Bolivie bénéficie des avantages commerciaux du système SPG (« Système de Préférences Généralisées ») qui est assorti d’une clause efficace pour le respect des Droits Humains et de la Démocratie.

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