Les atrocités commises contre des civils en Israël-Palestine depuis quelques jours suscitent une émotion justifiée. Rien, jamais, ne justifie de s’attaquer à des civils, ni là, ni ailleurs. 

Cette horreur se nourrit d’un contexte qu’il faut pouvoir analyser si l’on souhaite y mettre fin un jour. La région vit en état de guerre depuis 1947. Celui-ci s’est figé en 1967 lors de l’occupation du reste de la Palestine par l’armée israélienne, suivie de la colonisation de ces territoires par des civils, les uns et les autres ignorant totalement les principes élémentaires du droit international. 

Du côté palestinien s’était lentement mise en place une administration semi-autonome, sous la houlette de l’ancien Fatah de Yasser Arafat, résignée à collaborer avec l’occupant plutôt qu’à lancer de vaines actions aussi spectaculaires que sans lendemain. Mais les gouvernements israéliens ont de leur côté œuvré activement pour décrédibiliser cet embryon d’administration palestinienne, favorisant par là l’émergence d’autres mouvements palestiniens toujours résolus à faire bouger les choses par la violence. C’est ainsi que le minuscule Hamas est devenu progressivement un acteur majeur, particulièrement dans la doublement malheureuse bande de Gaza. Le pouvoir israélien, lui-même à base théocratique, n’a pas voulu voir le danger de favoriser un mouvement fondamentaliste, creuset de groupes rêvant d’actions armées brutales. Le Mouvement Demain a une position très claire concernant le Hamas et les autres groupes intégristes actifs sur le terrain, l’idéologie et le programme de ces organisations répondent à la caractérisation “classique” de l’extrême-droite et la stratégie qu’ils mettent en œuvre pour l’appliquer est tout aussi mortifère. Le Hamas fait régner la terreur sur le petit morceau de territoire qu’il contrôle et ne se soucie pas de la vie des civils car ces islamistes sont aveuglés par l’idéologie du martyr. Et cela ne nous empêche pas d’écrire également qu’Israël a le pire gouvernement de son histoire. La majorité parlementaire qui le soutient est, elle aussi, composée d’intégristes religieux, d’intérêts colonialistes et de nationalistes fascisants.
 

Depuis la fin des espoirs suscités par les Accords d’Oslo, plus aucun gouvernement en Belgique, en Europe ou dans le monde dit occidental ne s’est préoccupé du sort intolérable fait à la population palestinienne par l’occupation militaire, la colonisation et l’apartheid, sauf à publier des communiqués lénifiants lors d’exactions israéliennes particulièrement intolérables. Les campagnes pacifiques de sensibilisation à ce problème par les ONG palestiniennes et leurs soutiens dans nos pays ne rencontrent au mieux que l’indifférence de nos gouvernants, et au pire des poursuites judiciaires comme celles intentées à la campagne BDS en France. 


Tant que le drame palestinien sera ignoré de ceux qui pourraient réellement influencer les gouvernements israéliens, de plus en plus marqués à la droite extrême, c’est-à-dire l’Union européenne, ses États- membres et les USA, à faire enfin les concessions réclamées des dizaines de fois par les Nations-Unies, la situation sur le terrain ne pourra qu’empirer. Les événements dramatiques auxquels nous assistons impuissants aujourd’hui ne sont que la préfiguration de catastrophes encore pires qui deviennent chaque jour plus inévitables. Le Mouvement Demain plaide depuis longtemps pour une diplomatie belge active, présente dans la région et indépendante. L’indépendance permet de parler à tous les protagonistes et de prendre des initiatives diplomatiques pour la paix et le respect des décisions des Nations Unies sur la question israélo-palestinienne, des décisions qui, dans ce cas-ci, sont la boussole des démocrates et progressistes.

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