Ils sont près de 500, hommes et femmes, à s’être mis en grève de la faim dans 3 lieux de Bruxelles, et ce depuis le 23 mai.  Ils sont sur notre territoire depuis des années, parfois plus de 20 ans, ils travaillent pour 4,8 euros de l’heure en moyenne, et ils n’en peuvent plus d’être des esclaves modernes, de devoir payer 366 euros pour simplement rentrer un dossier de demande de régularisation, mesure inique héritage de Théo Francken.

Une délégation de notre mouvement les a rencontrés cette semaine à l’église du Béguinage et nous sommes effrayés par ce qui risque d’advenir si le gouvernement Vivaldi reste, comme il l’est depuis des mois, totalement sourd à leur demande légitime.

En 2000, notre pays a procédé à la régularisation collective de plus de 50.000 personnes. Une étude universitaire a démontré que les personnes régularisées s’étaient très largement intégrées au marché du travail, faisant preuve d’une grande motivation et occupant parfois des métiers en pénurie de travailleurs. Aujourd’hui, cette solution de bon sens semble inaudible, notamment de la part de partis flamands tétanisés par le poids électoral de la N-VA et du VB. 

Pourtant, une régularisation sortirait des milliers de familles d’une situation d’exploitation inadmissible et, si ce triste critère économique devait être le seul à motiver certains, elle ferait également rentrer dans les caisses de l’Etat d’une part, des sommes importantes grâce aux impôts de travailleurs nouvellement régularisés, et dans les caisses de la Sécurité sociale d’autre part, grâce aux cotisations sociales. 

Aujourd’hui, les conditions mises en place pour aboutir à la régularisation sont injustes, pas claires et bien trop restrictives. Elles poussent à la clandestinité toute une série de personnes favorisant une économie souterraine qui n’est bonne pour personne sauf pour certaines entreprises qui font du profit en sur-exploitant cette main d’œuvre ultra-vulnérable. 

Le fait de résider sur le territoire depuis autant d’années, d’y avoir fondé une famille, d’avoir un travail, une vie sociale, voici des critères clairs qui doivent permettre une régularisation. Or, en Belgique, dans cette matière administrative règne l’arbitraire, l’opacité totale d’une Office des étrangers qui répond aux ordres d’un secrétaire d’État à l’asile et la migration qui ne pense qu’à se faire élire sur une “chasse aux immigrés”.

Il faut que l’ensemble des organisations sociales et politiques de la gauche radicale au centre-gauche dénoncent, criant haut et fort en flamand, en français et en allemand, l’hypocrisie de ces deux partis racistes que sont NV-A et VB qui prétendent vouloir protéger les Flamands des étrangers. L’organisation patronale flamande VOKA dont ils sont les fidèles porte-voix n’a pourtant aucun problème à voir exploitée cette même main d’œuvre immigrée, à ce qu’elle lave les toilettes, travaille sur les chantiers, fasse du gardiennage dans les parkings, change les draps des lits d’hôtels prestigieux pour une misère, le tout en faisant une concurrence déloyale aux travailleurs protégés par le droit belge ainsi qu’aux entreprises qui respectent les lois sociales. Ces partis prétendent défendre le Flamand travailleur alors qu’ils ne font que défendre les organisations patronales qui exploitent tout le monde, les Belges sous le régime du gel perpétuel des salaires, les immigrés sous le régime de la clandestinité. Ils prétendent défendre les frontières mais signent tous les accords de libre-échange, d’ouverture des frontières aux capitaux et aux marchandises, et soutiennent la directive européenne des travailleurs détachés. Ils prétendent combattre l’islamisme et protéger la souveraineté nationale mais accueillent à bras ouverts les investissements saoudiens dans les infrastructures stratégiques comme le port d’Anvers, participent à des gouvernements qui soutiennent le régime de Turquie et décorent l’autocrate Erdogan de l’ordre Léopold. Enfin, ils prétendent défendre l’identité flamande mais en réalité coupent dans le budget des cours de littérature flamande et soutiennent dans les universités l’usage de la langue du business, l’anglais

Le mouvement Demain demande aux partis progressistes de la Vivaldi d’enfin prendre leurs responsabilités et de cesser par leur silence de cautionner la politique criminelle actuelle. Nous estimons qu’une régularisation collective est la plus simple et la plus juste des solutions. Il est urgent d’agir.

Communiqué fédéral du 10 juillet 2021

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