Nouvelle formation politique issue de la rencontre du Mouvement de Gauche (MG) et du Mouvement VEGA et attachée à un approfondissement radical de la démocratie, le Mouvement DEMAIN se félicite du succès et du résultat de la consultation populaire du 11 juin sur l’extension du centre commercial « l’Esplanade » à Louvain-la-Neuve. Pour que les bulletins soient dépouillés, il fallait que la participation atteigne 10 %, soient 3200 participants. 6958 habitants ont répondu « présents », c’est-à-dire le double. Et parmi eux, 79,28 % se sont prononcés contre le projet d’extension.

DEMAIN espère que les responsables politiques qui se disent soucieux de resserrer les liens entre eux et la population traduiront ce résultat très clair par une décision pleinement respectueuse de l’opinion de la majorité des citoyens. Le centre commercial en question est déjà immense. Un coup d’arrêt doit être porté au modèle spéculatif et hyper-commercial de développement urbain sous-tendu par le projet de l’agrandir encore.

Le Mouvement DEMAIN constate que ce résultat a été obtenu malgré les maladresses des autorités d’Ottignies-Louvain-la-Neuve, qui ont parfois semé le trouble – volontairement ou non – au sein de la population. Un questionnaire de 20 questions ne facilite pas la clarté pour les citoyens… Les Rouges-Verts relèvent aussi que M. Jean-Luc ROLAND (ECOLO), le bourgmestre qui était favorable au projet d’extension (alors que d’autres élus du même parti étaient contre), déclare à présent souhaiter que la demande des habitants soit respectée.

DEMAIN sera attentif au suivi de cette consultation. C’est en effet le ministre wallon Carlo DI ANTONIO (CDH) qui attribuera ou non le permis de bâtir. Or, le respect de la démocratie, sur lequel le CDH est prolixe en parole (et en sigle), ne se traduit pas toujours en actes lorsque ce parti a une décision concrète à prendre. Après le rejet, par les citoyens namurois, du projet de centre commercial rasant le Parc Léopold (quartier de la gare de Namur), le bourgmestre de Namur – et ministre wallon – Maxime PREVOT (CDH) avait tenté de faire prévaloir une interprétation des résultats très tendancieuse (voire de mauvaise foi) (cf. http://www.namurparcleopold.be/-Consultation-Populaire-).

Pour Ottignies et les autres communes de la région, le Mouvement DEMAIN en appelle à un projet qui se fonde sur les besoins de la population (notamment en transports publics et en logements financièrement accessibles) et sur la planification écologique (règle verte et réduction de l’empreinte écologique) plutôt que sur un « développement durable » – concept qui a malheureusement permis, à Ottignies comme ailleurs, la poursuite du projet néo-libéral, productiviste et consumériste, en contrepartie de quelques aménagements censés respectueux de « l’environnement ».

En cette période d’élections législatives en France, marquées au premier tour dimanche dernier par un taux d’abstention record (supérieur à 50 %), souvenons-nous de la façon dont Nicolas SARKOZY, alors président de la République, s’était assis sur le résultat du référendum relatif au projet de Constitution européenne : la classe politique française n’en paie-t-elle pas toujours les conséquences aujourd’hui ?

Pour le Mouvement DEMAIN, ne pas respecter la volonté populaire après une consultation est aussi destructeur pour la démocratie que les affaires qui empoisonnent ces derniers temps la vie politique belge. Bafouer les résultats de la consultation du 11 juin à Ottignies ruinerait encore un peu plus le crédit de beaucoup lorsqu’ils en appellent, au sein de la Chambre des Représentants ou ailleurs, à un « renouveau politique ».

Le projet de démocratie radicale porté par le Mouvement DEMAIN est ambitieux. Si des procédures référendaires comme la consultation populaire y trouvent leur place (en tout cas pour tous les domaines ne relevant ni de la fiscalité, ni des droits humains), d’autres, comme le décumul total (« un élu, un mandat » et une limitation absolue des mandats dans le temps), ainsi que la révocabilité des mandataires par les citoyens, doivent aussi être mis en débat.

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