Il y a trois ans jour pour jour, notre mouvement politique dénonçait l’existence de vols “saut de puce” entre Maastricht et Liège, deux villes séparées de 38 kilomètres seulement. Les réactions politiques étaient nombreuses et unanimes.  Au niveau wallon, le Ministre MR en charge des aéroports, Jean-Luc Crucke, déclarait « ces sauts de puce sont ridicules, inacceptables et incompréhensibles tant d’un point de vue économique qu’environnemental ». Sous pression, il rencontrait les dirigeants de l’affréteur Qatar Airways qui mettaient fin à cette pratique. 

Un an plus tard, nous découvrions toutefois que d’autres vols Maastricht-Liège avaient lieu via un autre affréteur, Astral Aviation, tout en étant rebaptisés en vols de “positionnement” pour se faire plus discrets.

Mais aucune action politique concrète n’était entreprise ni au niveau régional (via les aéroports), ni au niveau fédéral (via la DGTA et Skeyes) pour interdire ceux-ci. Notre lettre ouverte au Ministre Ecolo Georges Gilkinet, en charge de cette matière au fédéral et qui se proposait de porter le débat au niveau européen, demeurait sans réponse.  

Depuis le 17 octobre dernier, des vols hebdomadaires entre Maastricht et Liège ont repris.  Ils sont opérés par la sulfureuse compagnie Air Atlanta Icelandic qui a multiplié les incidents techniques ces dernières années.

Nous sommes à la veille de la COP27 à laquelle nombre de nos responsables politiques se rendront. Nous savons que le temps presse pour modifier drastiquement nos modes de production et de consommation si nous voulons éviter un cataclysme climatique. Et pourtant, nous devons constater qu’en trois années, il n’a pas été possible en Belgique de mettre fin à une pratique pourtant aussi grossièrement suicidaire écologiquement.

Pour Pierre Eyben, co-porte-parole du Mouvement Demain “Cet exemple est un extraordinaire aveu de faiblesse du monde politique face au rouleau compresseur ultralibéral qui nous conduit dans le mur. Le président du PS, Paul Magnette, a fait de l’écosocialisme la nouvelle doctrine de son parti. Mais un des fondements de celui-ci est précisément de maintenir le secteur économique dans un cadre soutenable écologiquement. Dans la presse, les responsables de l’aéroport, contrôlé par les pouvoirs publics régionaux, affirment que si un client demande un service, on ne peut le lui refuser.  Face aux enjeux actuels, écologiques comme sociaux, il est impératif que nos outils publics ne se comportent pas comme des acteurs privés guidés par la seule logique du profit. Le client n’a pas tous les droits. Et il est essentiel que nous interdisions sans plus attendre des pratiques aussi absurdes écologiquement.”

Communiqué du 5 novembre 2022 

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